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Rémy CHARREY

ANICHE

En résumé

SIPAYAT est une plateforme d'éditions indépendante privilégiant les textes d'auteurs dans les domaines de la littérature et plus particulièrement de la littérature de voyage.

SIPAYAT publie également des essais dans le domaine des sciences humaines et des sciences sociales.

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  • Essai (parution novembre 2017) - Brigitte GREIS : La temporalité dans le soin

    2017 - maintenant Aborder le thème de La temporalité dans le soin nécessite de sortir du langage scientifique convenu. Comment dire autrement que dans une langue évocatrice et poétique, une langue qui recrée les images et les sensations partagées par les soignants, comment dire autrement l'attachement au patient, la répétition des gestes et la surprise des événements, les subtilités et les ambivalences de l'acte de soin ? Comment évoquer aussi l'imbrication des vies personnelle et professionnelle quand le vécu des patients croise celui des soignants et de leur proches ?
    Par petites touches, par vignettes éloquentes, Brigitte Greis nous parle de son métier d'infirmière, de ce que porter soin signifie. Les sensations fugitives ressenties dans la rencontre autour du soin nourrissent l'incertitude nécessaire pour dépasser l'arrogance d'un certain savoir médical. En montrant qu'il reconnaît la singularité de la personne, le lien dans la relation entre l'infirmière et le patient devient alors soignant. Et grâce à cette langue riche mais pudique, expressive mais distanciée, nous touchons à la vérité de la relation de soin.
  • Voyage (parution 15 octobre 2017) - Marc MANGIN : Hindi Kano, Retour aux Philippines

    2017 - maintenant Ce devait être une balade en solitaire pour un face à face longtemps reporté entre un homme et les Philippines, archipel méconnu que Marc Mangin sillonne depuis trente ans ; cela restera le voyage interrompu par la mort de la mère. Le voyage devient alors le lieu où le passé s'invite dans le présent. Pour autant, la roue tourne, mais ne s'arrête pas. Show must go on! Même déboussolé, sans carte.
    D'un ouvrage à l'autre, Marc Mangin s'éloigne du « guide de voyage » ou du simple « compte rendu » pour travailler une écriture singulière où se mêlent tendresse et humour, observations et réflexions. Chroniques écrites en voyage, plus que chroniques de voyage, ces textes composent un journal de rencontres avec un peuple mais aussi un pays. Pas plus aux Philippines qu'ailleurs, l'auteur ne se prend pour Christophe Colomb « découvrant » les terres qu'il aborde et c'est bien ce qui distingue le « voyageur » de « l'explorateur ».
    Sa connaissance du pays, dans le temps, nous épargne le regard exotique que pose souvent l'Occidental lorsqu'il découvre les tropiques. Marc Mangin n'est pas là pour s'extasier devant les couchers de soleil ni les fonds marins. Il n'est pas là pour faire du prosélytisme et, d'ailleurs, le harcèlement dont il est l'objet ne le fait pas rire ; il sait cependant le contourner pour en faire le fil conducteur de son récit. Hindi Kano est un peu l'histoire de Joe… qui n'est pas Américain.
  • Essai littéraire (parution : 15 juin 2017) - Viriginie LUPO : Si loin, si proche

    2017 - maintenant Il y a soixante ans, l'académie suédoise décernait le Nobel de littérature à Albert Camus, l'auteur, entre autres, de L'Étranger, de La Peste et de La Chute. Le discours qu'il prononce à Stockholm, le 10 décembre 1957, au moment de recevoir son prix, il le dédie à un homme que personne ne connaît : Louis Germain. L'écrivain tenait à associer publiquement son instituteur du primaire à cette reconnaissance internationale, car Camus, orphelin de la Grande Guerre – son père est tombé au champ d'honneur, il n'avait pas un an– trouva en Louis Germain une véritable figure paternelle. L'instituteur ira jusqu'à plaider la cause de l'enfant auprès de sa grand-mère pour que Camus accède au collège.
    En 1957, cela fait plus de dix ans que Camus est à son tour devenu père et le fantôme de Lucien, son propre père, revient le hanter. Si, jusque-là, le père n'a pas trouvé plus de place dans son oeuvre que dans sa vie, il veut désormais lui en faire une. Bien avant de partir se recueillir sur la tombe de ce père inconnu, il prend des notes. Elles s'accumulent, certaines prennent même la forme de chapitre, mais le résultat ne le satisfait pas et la mort ne lui laissera pas le temps d'achever Le Premier homme dont ses héritiers autoriseront la publication en 1994.
  • Essai (parution : 15 juin 2017) - UPEC CRETEIL : Paroles d'étudiants, paroles d'enseignants

    2017 - maintenant L’enseignement de la relation médecin-malade expérimenté depuis les années 80 à la faculté de médecine de Créteil reste unique en France. À travers de courts mémoires d'étudiants stagiaires de troisième année, observateurs et non acteurs du monde hospitalier, et les rapports d'expérience de leurs enseignants, médecins et «psys », ce livre apportera
    à tout lecteur intéressé par la relation médecin- malade, un point de vue unique sur la formation des futurs médecins et les problématiques qu'elle soulève.
    Les étudiants en médecine et les médecins y retrouveront décrites des situations relationnelles que tous connaissent, du patient non observant à l’annonce de la maladie grave, de l’interrogation sur la maltraitance à celle sur les bonnes pratiques. Les enseignants en faculté de médecine suivront l’évocation détaillée du dispositif pédagogique fait du partage d’expériences vécues par les étudiants, de jeux de rôle et de la rédaction d'un mémoire personnel. L’intérêt de cet enseignement apparaît dans la construction de mécanismes de défense appropriés et dans l’évolution de l’empathie des futurs médecins. Puisse cet ouvrage construit sur une démarche expérimentée avec des générations d’étudiants inspirer une meilleure prise en compte de la relation médecin-malade au long des études de médecine.
  • Roman (parution : 14 avril 2017) - Jac SAINT-FLEUR : Le principe de Hamlet

    2017 - maintenant Max, neuropsychologue, a une obsession : la transmission de pensée. Il en rêve, de jour comme de nuit, et se propose d'inventer un procédé qui permettrait aux hommes de communiquer par télépathie. Ses recherches se concentrent sur les jumeaux car, c'est bien connu, leur complicité repose sur une capacité extraordinaire à communiquer par la pensée. Max est en passe de faire une découverte qui changera radicalement le cours des relations humaines, il le sent. Avec sa machine, il pourra percer les pensées les plus enfouies des uns et des autres, déjouer des complots… Fantastique !
  • Roman (parution 13 mars 2017) - Nicolas LE GOLVAN : Daghailchiih

    2017 - maintenant 1938, Chinle, Arizona. En cette étrange année de paix, David, un jeune «Natif » surdoué instruit par les Blancs, réintègre sa réserve de façon permanente et découvre que le monde des Navajos est aussi peu adapté au modèle américain qu’à ses propres valeurs ancestrales. Seul son grand-père tient encore son rôle de passeur en bricolant ce qu’il peut avec les traditions. Mais les cultures s’entrechoquent et se délitent, à l’image du père de David, un Navajo sans racine qui a construit son identité indienne sur la base d’un western muet au cinéma. En outre, l’adolescent a la moustache qui lui pousse, ce qui, pour un Navajo et son obsession du sang pur, pose problème.
  • Roman (parution : 13 mars 2017) - Christophe MAHY : Les vérités acquises

    2017 - maintenant Dans une petite ville de province, la narratrice, une jeune et jolie jeune femme prise dans le flot de l’insouciance et de sa condition d’orpheline, comble son ennui à coups de rencontres de hasard, de lectures intimes et de longues stations dans les bars. À l’abri du besoin et des soucis matériels, elle n’est pas pour autant en paix avec elle-même. Elle
    s’interroge sur le rôle qu’elle joue dans la vie et se remémore une enfance à la fois lumineuse et chaotique. Sa vie sentimentale est pleine d’incertitudes. Les hommes s’intéressent beaucoup à elle mais, au fond, est-ce vraiment le cas ?
  • Voyage (parution : 18 avril 2016) - Nicolas LE GOLVAN : Bérânasî

    2016 - maintenant Partir en Inde ! À Bénarès de surcroît, l’un des berceaux de l’humanité, sanctifié par les Hindous qui viennent s’y faire incinérer sur les bords du fleuve Sacré : Gangâ, le Gange. Oui, mais en revenir ? Pourquoi l’Inde retient-elle ? Que se passe-t-il, là-bas, qui imprime, ici, une marque indélébile ?
  • Récit (parution : 15 avril 2016) - DUTARTRE & KERL : Tête à moelle ou Putain de Leucémie

    2016 - maintenant Lyon, octobre 2014. Yvette Dutartre apprend qu’elle est atteinte d’une leucémie aiguë myéloblastique. Que se passe-t-il dans la tête de celui ou de celle pour qui, désormais, rien ne sera plus comme avant ; pour qui, demain, tout peut s’arrêter ? Si Yvette Dutartre doit être condamnée, ce sera à se soigner. Elle consigne par écrit son quotidien sans dissimuler ses moments d’espoir et ceux de désespoir. C’est une façon de lutter, de se battre, de ne pas laisser la maladie prendre le dessus. Si de nombreux patients se promettent de tenir un tel journal, très peu mènent le projet à son terme, rattrapés par la fatigue ou tout simplement vaincus par le temps. Il faut une dose certaine de Rage de vivre pour entreprendre ce combat décisif tout en trouvant l’énergie de s’astreindre à un travail littéraire car Tête à moelle en est un. Au-delà du témoignage inhérent au genre, l’écriture devient pour Yvette Dutartre un champ d’expression à part entière, un projet porteur, reconstructeur.
  • Livre photos (parution : 21 octobre 2015) - Marc MANGIN : South of the Border

    2015 - maintenant 96 pages de photographies. Format 22 x 22
    Chronique en image d'un voyage pédestre le long du 38e parallèle, celui-là même qui sépare la Corée du Nord de la Corée du Sud.
    Impression en bichromie. Texte en français, anglais, italien, coréen.
  • Roman (parution : 15 janvier 2015) - Marc MANGIN – Le théorème d'archipel

    2015 - maintenant Les Philippines, archipel idyllique ou déshérité après tant de colonisations vampiriques ? Les deux sans doute. Le capitaine José Sarmiento – alias Totoy – policier de son état, fait face à une enquête inhabituelle apportée par son homologue américain, le lieutenant Mc Johnson, un homme plein de morgue et de suffisance. Sa connaissance de Manille, du fonctionnement clanique des familles, des petits et des gros trafics, des corruptions en tout genre lui sera précieuse. Il est question d'un mystérieux canadien, trafiquant de drogue, caché au coeur de la ville. Des fusillades font disparaître des témoins sans doute gênants. Un Français aux origines douteuses débarque au milieu de l'enquête. Si on ajoute une femme fatale métisse d’un Chinois et d’une Philippina ; un maître d'art martiaux ; un bar tenu par des nains et un prêtre aux manières inhabituelles… Tous les ingrédients du polar exotique sont réunis.
    Pour autant, sa connaissance de Manille et des Philippines –pour y avoir vécu de nombreuses années en sa qualité de journaliste – permet à l'auteur de s'affranchir d'un exotisme de pacotille et de faire voyager le lecteur en lui faisant toucher du doigt la réalité de cet archipel méconnu. Totoy est un guide solitaire et sensible, amoureux de sa ville et de son pays, avec un sens de la justice bien à lui que Mc Johnson va tenter de circonvenir. L'envers du décor de l'archipel paradisiaque n'est pas plus noir que le nôtre, mais sous la plume de Marc Mangin, il se révèle singulièrement riche.
    ANNE FOURREAU
  • Roman (parution : 15 janvier 2015) - Simon LANCELEVÉ – La vie de bastringue

    2014 - maintenant Andy Sulak et Yunus Amazit sont inséparables. Andy dit le narvalo, ne connaît que sa mère et Yunus, le Turc, aide son père dans son kebab à l'arrière-salle érotique. Issus d'une cité de mauvaise réputation, sans avenir car exclus très tôt de l'école, ces deux-là sont devenus cadres chez les dealers du quartier. De déambulation éthylique en voyage épique de réapprovisionnement, on s'attache à leurs pas, à leur dialogue dynamique et plein d'humour et à leur personnalité : Andy, taciturne et décidé ; Yunus, aussi prolixe qu'anxieux. Tout irait bien si Custer, le crâne rasé qui en veut à leur hégémonie sur les cités n'était sorti de prison. Tout irait bien si Martinoire, le flic, n'apparaissait quand on s'y attend le moins. Tout irait bien si la question de l'avenir ne commençait à les tarauder.
    Avec un peu de chance, cet avenir pourrait bien prendre forme grâce à l'étrange possibilité qu'apporte Henri Van Decastel, riche héritier déprimé. Rêver d'une autre vie est un piège fatal dans ces cités vides de perspectives. Il faudrait pouvoir s'adapter à un autre monde. L'affection de Yunus pour son père et le sentiment amoureux d'Andy pour Gina seront-ils assez forts pour les retenir au bord du gouffre ?
    D'une plume alerte et avec un art consommé du dialogue, Simon Lancelevé file la trace de ses héros. Mélange d'expressions de banlieue et d'expressions typiques du Nord, sa langue est vive et tonique, pleine de trouvailles surprenantes et drôles. Elle tient le lecteur en haleine. À travers ce style humoristique, l'histoire d'Andy et Yunus, sonne terriblement vraie et suscite l'empathie. Comme des petits frères égarés dans un monde trop froid pour eux.
    Anne Fourreau
  • Récit de voyage (parution 20 juin 2014) - Marc MANGIN : Au sud de la frontière

    2014 - maintenant Deux saisons de l'autre côté du globe, l'automne et le printemps au pays des aubes fraîches. Deux saisons en Corée, un printemps d'azalées et de glycines et un automne de frênes et d'érables qui nous la rendent étonnamment familière alors que l'hiver de neige sibérienne et l'été d'humidité chaude de rizière nous en séparent. Pendant ces deux saisons, un voyageur arpente le sud de la frontière, ce 38e parallèle de sinistre mémoire. Un voyageur marche, photographie et écrit le long des deux cent cinquante kilomètres de la DMZ, la zone démilitarisée séparant la péninsule coréenne en deux pays radicalement différents. Le Nord pauvre et sa dynastie Rouge aux gesticulations militaro-atomiques et le Sud de plus en plus riche quoique inégal dont le système libéral extrêmement réactif vient tailler des croupières aux économies japonaise et occidentales. Mais marcher dans un pays aux cartes et aux guides imprécis, s'y déplacer, y vivre et se nourrir sans en connaître la langue, regarder autour de soi à la recherche d'une image qui soit une construction artistique et non un souvenir de voyage implique un regard particulier. Autant la photographie de Marc Mangin procède d'une pratique sans cesse affinée à la recherche d'une forme de perfection et de beauté à mille lieues d'une certaine photographie contemporaine évacuant toute grâce, autant son écriture relève de la spontanéité et se réclame de voyageurs comme Kerouac ou Kenneth White. Avec lui, nous escaladons les montagnes, flânons au bord des rivières, entrons dans les temples. Nous croisons le moine qui dessine le voyageur, le maître de thé, et celui de Soo Bahk Do, le fisherman, le sculpteur de changsung, la calligraphe et tous ceux qui ont partagé plus qu'un salut avec l'étranger. Et la question court le long de l'ouvrage : « Qu'est-ce que le voyage quand il n'est pas touristique ? » avec son corollaire «De quelle empreinte l'histoire du voyageur marque-t-elle sa trajectoire ? » .
    D'un livre à l'autre le style s'affirme et s'apaise. Les allusions aux malheurs passés s'estompent au profit d'une ouverture à l'autre dans sa radicale égalité. Loin d'être un parti pris intellectuel, conséquence d'un engagement politique, cette égalité vivante n'est pas exempte de jugements ni d'exigences. Sans cette compassion qui serait encore la manifestation hypocrite d'une soi-disant supériorité, elle se décline sur le mode « seuls nos amis nous disent que nous avons mauvaise haleine, les autres nous laissent sentir mauvais » avec ce que cela implique d'honnêteté politiquement incorrecte. Autant, dans sa photographie Marc Mangin évacue du cadre ce qui en dérangerait l'harmonie humaniste, autant dans son écriture il dit ce qu'il voit du monde sans lisser son propos. Il se dégage de ce texte une singularité qui permet la découverte et la réflexion, la surprise et l'interrogation pour peu que le voyage qui intéresse le lecteur soit la remise en cause des clichés plutôt que la confirmation de poncifs véhiculés en grand nombre, l'expérience partagée plutôt que le cours de culture générale. Une telle voix est rare.
    Anne Fourreau
  • Roman (parution : février 2014) - Alain ROGER : Entre le monde et moi

    2014 - maintenant Entre le monde et moi, il y a mon jardin. Entre le monde et moi, il y a la banlieue. Mais la banlieue est un monde et le monde entier atterrit en banlieue. Celle de la narratrice se sillonne à vélo et sa trajectoire le long du canal rapproche le jardin du Luxembourg du jardin de cette prof solitaire et vieillissante mais ouverte sur le monde. Elle nous emmène à la force des mollets traverser les frontières de quartier en quartier, photographier les murs tagués et respirer toutes les sensations de la ville. Une ville sans cesse en mouvement, en évolution, cannibale des villages disparus engloutis par son bétonnage.
    Est-ce nous qu'elle emmène ou ce jeune Africain tombé dans son jardin ?
    Venu d'une autre banlieue, celle d'une ville d'Afrique qui offre tous les contrastes. Poussière de la ville africaine en terre battue, dureté de la ville européenne bétonnée. Jardin d'Afrique luxuriant et poudré, jardin de banlieue aux essences voyageuses. Ombre et lumière. Peau noire, peau blanche.
    C'est bien lui qu'elle emmène en promenade philosophique sur un chemin de randonnée pour grimper, à pied cette fois, vers l'autre avenir des villes, l'abandon. Le village fantôme vidé de ces habitants et les constructions humaines absorbées par la nature. L'ampleur de la vue et de la beauté laissée là pour la modernité des vallées. Un chemin désert, propice à la contemplation, à l'intimité, à la nudité, à la rêverie. À moins que la réalité des destins foudroyés ne la rattrape…
    Avec une langue riche d'effets sensuels et visuels, peintre d'une banlieue vivante, faite de coins secrets et de vues inattendues à mille lieues des clichés habituels, Alain Roger nous offre un aller et retour au coeur des beautés quotidiennes et de la violence du monde oubliées par la force de l'habitude. Le livre refermé, vient l'envie d'enfourcher son vélo pour filer la trace à la narratrice et remonter le long du canal et au coeur de Paris jusqu'à la fontaine de Carpeaux avec la tristesse sereine de qui sait comment va le monde.
    Anne Fourreau
  • Roman (parution : juin 2012) - Alain ROGER : Fugue d'été [1712]

    2012 - maintenant Si La Délicatesse titre déjà un autre ouvrage, elle n'en reste pas moins le meilleur qualificatif de Fugue d'été [1792]. L'éveil aux sens et la perception par tous les pores du basculement du monde dans la sensualité, marquent la sortie de l'enfance. Saisir et décrire ce bouleversement si intime et si universel, si brutal et si subtil est le pari réussi d'Alain Roger. L'instant d'avant l'entrée dans la sexualité proprement dite, l'extrême solitude de l'adolescent prisonnier d'un corps qui réclame une autre nourriture que les jeux de l'enfance, tendu par l'apparition d'un désir essentiellement physique constituent le fond du tableau brossé par l'auteur.
    L'œil du peintre capture les détails de ce moment où tout commence. Il convoque un maitre en la matière, Watteau, selon un procédé singulier inventé par André Breton. Et l'expérience littéraire prend corps. Jouant de correspondances, elle nourrit de la densité de la peinture des Fêtes Galantes le récit de la rencontre avec l'Egyptienne et du vécu personnel la compréhension des tableaux. Loin d'être ennuyeux, le procédé met au jour l'authenticité d'une démarche artistique picturale ou littéraire qui cherche à rendre compte au plus près de la réalité corporelle et sensuelle de la naissance du désir.
    La langue est raffinée et précise. Le décor existe, résolument planté au cœur de l'été, saison de l'exposition des corps, de l'appropriation du temps et de la liberté par excellence. La maison, la tente sur la plage, la famille et les habitudes de tous les étés constituent l'ancrage affectif qui permet la dérive exploratrice du monde sensible alentours, la rencontre avec l'étrangère et la découverte de soi. Au plaisir de goûter à la richesse de l'écriture, s'ajoute pour le lecteur, celui d'évoquer, de rafraîchir ou de retrouver les sensations si particulières d'un moment où le monde change aussi parce que nous changeons.

    Anne Fourreau
    Directrice des éditions Sipayat
  • Récit de voyage (parution : février 2012) - Marc MANGIN : La Voie du Bœuf

    2012 - maintenant La chronique de voyage, comme la photographie, semble un genre à la portée de tous. Tout le monde voyage, photographie, raconte ses péripéties. Mais aurions-nous remarqué ces images en suivant le même chemin que l'écrivain vagabond ? Et surtout, aurions-nous pensé à les transmettre ? Ecrire et photographier, c'est choisir et donner à voir. Marc Mangin parcourt l'Inde du Nord dans La voie du boeuf, puis le Pakistan et la Chine dans les Chroniques du Madjikistan. Il les déshabille des clichés habituels. Il va chercher ce qui est là et non ce que l'on s'attend à y trouver. En Inde se côtoient une modernité fragile et une crasse effroyable. Mais la fierté et l'intelligence s'opposent à un néo-colonialisme qui s'ignore dans une conférence économique franco-indienne comme la volonté obtuse à la quête mystique de certains Occidentaux. Au Pakistan, la douceur de l'accueil le long de la Karakorum Highway pendant le Ramadan dément tous les poncifs habituels sur ce « pays du diable ». La Chine se peuple de rencontres et d'échanges joyeusement humains loin de l'image de l'altérité absolue que l'on a pu lui donner. Voyager sans a priori consiste aussi à offrir ce que l'on est, sans fard et sans compromis. Comme dans Tu m'as conquis Tchador, chronique d'un voyage en Iran paru en 2010 chez Sipayat, Marc Mangin existe avec toute son histoire dans ses récits. Ils nous livrent un homme et un regard sur d'autres hommes qui aplanissent les frontières construites pour nous dresser les uns contre les autres.

    Anne Fourreau
    Directrice des éditions Sipayat
  • Une éducation pour la vie par la vie (parution : octobre 2011) - Sylvain Wagnon, Nicole Christophe & Claudine Watigny : LA PEDAGOGIE DECROLY

    2011 - maintenant Placer l'enfant au centre du système éducatif reste une constante du discours politique, même dans une période de restriction budgétaire. Faire mieux avec moins… Ou faire différemment ?
    Les mouvements d'Education Nouvelle montrent qu'il est possible de penser l'apprentissage scolaire au plus près du fonctionnement de l'enfant. Au début du xxe siècle, le médecin pédagogue belge Ovide Decroly pose les bases de sa pédagogie en s'appuyant sur l'étude scientifique du développement des capacités d'enfants en difficulté. Fondée sur le respect des rythmes des enfants et de leur liberté de choix, favorisant le développement de leurs intérêts et de leur motivation, cette pédagogie s'applique en France depuis 1945 à l'école et au collège Decroly de Saint-Mandé, établissement public du Val-de-Marne. La description des pratiques concrètes de l'école par les auteurs montre les possibilités de mise en oeuvre d'une telle pédagogie et son impact positif sur les enfants et leur avenir. Cette « éducation pour la vie par la vie » favorise leur curiosité, leur apprend à apprendre, à vivre ensemble et à être de futurs citoyens. Montrer qu'au-delà d'une théorie quelquefois vilipendée ou reprise uniquement comme une pétition de principe, il y a une pratique cohérente et riche permet aux auteurs d'entrer de plein pied dans le débat pédagogique actuel.
  • Poésie (parution : juillet 2011) - Gilles LAPRÉVOTTE : Texaco Moon Blues

    2011 - maintenant
  • Quand les médecins sont sur la défensive (parution : juin 2011) - John SALINSKY & Paul SACKIN : Ca va, docteur ?

    2011 - maintenant Chaque médecin entre en relation avec ce qu'il est et sa curiosité personnelle. Il n'existe toujours pas d'enseignement structuré généralisé de la relation-médecin malade au sein des études médicales en France et dans le monde occidental.
    Dans les années cinquante, le psychiatre et psychanalyste anglais Michael Balint crée pour les médecins généralistes les célèbres groupes de parole qui portent son nom. Ces séminaires permettent d'explorer ce qu'éprouvent les praticiens dans la relation médecin-malade afin de mieux comprendre le fonctionnement des patients. Ce qui est ressenti par le médecin est considéré comme un symptôme du malade.
    Alors que l'exploration des émotions personnelles du médecin n'a jamais été codifiée dans les groupes Balint, J. Salinski, P. Sackin et leurs huit collègues généralistes concentrent leur recherche sur ces moments délicats et regrettables où le praticien dérape dans l'agacement, la colère, la froideur, allant jusqu'au rejet du patient et… l'inefficacité thérapeutique.
    Pendant près de cinq ans, ils se sont encou­ragés à présenter les situations les plus embarrassantes et les réactions les plus épidermiques. Ils ont mis au point un outil afin de mettre en évidence la part personnelle entrant dans le déclenchement des défenses inadéquates. Ils se sont accompagnés et soutenus dans l'évocation de leur problématique personnelle sans jamais confondre le travail de recherche avec un travail thérapeutique.
    Les médecins aguerris retrouveront avec un sourire les étapes par lesquelles ils sont passés spontanément, et découvriront peut-être quelques interrogations restées en suspens. Les étudiants y puiseront un système de questionnement personnel favorisant la mise en place rapide de réflexes salvateurs pour leur propre sérénité et la qualité de leur relation thérapeutique. Les enseignants de la relation-médecin malade s'inspireront des diverses méthodes répertoriées pour s'autoriser à aller plus loin dans l'échange avec leurs étudiants.

    Dr Anne Fourreau
    Directrice des éditions Sipayat
  • Roman (parution : septembre 2010) - Fabiola SUSTENDAL : Rue du Chat-Dormeur

    2010 - 2010 C'est l'histoire d'une bourgade du sud de la Belgique saisie par la musique, qui finit par réaliser un gigantesque spectacle son et lumière à son unique usage. Non, c'est plutôt l'histoire d'une septuagénaire, vieille fille devenue riche héritière et brusquement saisie par l'amour, la folie douce et le démon de la jalousie. À moins que ce ne soit l'histoire d'une adolescente (la récitante) saisie par la poésie, l'amour du père, la haine de la mère et les tourments de l'âge.
    C'est aussi l'histoire d'une fanfare saisie par le délire commémoratif, celle d'un fabricant de bougies, professeur de piano et amoureux des chevaux, celle d'une femme de médecin, saisie par la langueur romantique, celle d'un curé enfermé dans ses dogmes.
    Histoires hors du temps, gentiment provinciales ? Dieu merci, non ! Comme disait Chesterton : tout est dans le ton. Fabiola Sustendal possède un « ton », une touche diraient les peintres ; une façon de caresser la réalité, de mêler descriptions et pensées secrètes, dialogues indirects et petites notations ; de rompre le récit avant qu'il ne bascule dans le trivial… qui charment et déroutent. C'est selon. Et si parler d'originalité en matière littéraire relève soit de la flagornerie, soit de la prise de risque, on peut cependant avancer que l'auteur de Rue du Chat-Dormeur écrit comme personne, entendez : comme personne d'autre n'écrit.
    Walter Lewino
    Journaliste, romancier, scénariste
  • Chroniques d'un voyage en Iran et au-delà (parution : juin 2010) - Marc MANGIN : Tu m'as conquis tchador

    2010 - maintenant Le 12 juin 2009, à la faveur d'une élection présidentielle au résultat contesté, le monde découvrait le gouffre qui sépare le peuple iranien du régime des ayatollahs. Pendant le mois qui précéda ce scrutin et celui qui le suivit, Marc Mangin sillonna l'Iran sur plus de sept mille kilomètres. Sur fond d'actualité, Tu m'as conquis tchador évite les travers du journal électoral pour rester dans la chronique d'un voyage peuplé de rencontres dont certaines tout droit sorties de l'univers d'Hadji Baba. Charmé par le pays, Marc Mangin nous invite à le suivre, dans une langue imagée et pleine d'humour. L'histoire le rattrape et le journaliste assoupi en lui se réveille à Ispahan. Arrêté le 18 juin dans une manifestation, il y sera assigné à résidence plusieurs jours. L’auteur quittera finalement l'Iran pour la Turquie, le 14 juillet « Un bon jour pour embastiller un Français » ironise-t-il, après que les autorités aient rejeté sa demande de renouvellement de visa. Il met alors le cap vers l'Asie centrale et entraîne le lecteur aux Pamirs, région du Tadjikistan qu'il compare au paradis sur Terre.

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